L'obscurité prégnante couvre leur tronc majestueux d'une ombre épaisse et inquiétante. Hormis le vent dans les branches, rien ne bouge. Tout semble figé comme pétrifié par la peur. La nature ose à peine respirer de crainte que les feuilles ne frémissent et ne réveillent la bête qui rôde. Je coupe ma respiration et poursuit ma lente traversée afin de pouvoir quitter cette forêt inquiétante. Les branchages craquent sous mes genoux meurtris et effrayent les oiseaux de nuit. Je m'épuise à me contorsionner et finit par atteindre la lisière du bois. Devant moi, une vaste plaine enneigée s'étend à perte de vue. Il y règne la désolation et la menace. Je me recroqueville sur moi même enserrant mes genoux frileux. Il neige. L'attente me paraît interminable. Quelques ombres fugaces passent à côté de moi me frôlant tour à tour comme pour me mettre en garde. Je les entends murmurer des mots inaudibles comme des picotements aigres et sauvages sur la peau. Je les sens en moi,
Blog litteraire d'un lézard