Je cherchais à comprendre les raisons et à surmonter ma peur. Je contemplais toutes les portes fermées avec suspicion et apprenais à lire sur les lèvres des paroles défendues. L’école aussi me semblait une forteresse qui volait mes sœurs. Un lieu gris et humide qui leur enseignait le silence. Flora et Iris passaient leur journée derrière les barreaux. Ce n’est qu’à l’heure du goûter qu’elles me rejoignaient autour d’un paquet de biscuits et d’un grand verre de lait. Le mur de briques rouges qui délimitait la cour de récréation du trottoir paraissait infranchissable et hostile. Il était rehaussé de grilles aux barreaux acérés tels des lances menaçantes vers le ciel. Je redoutais le jour où je devrais la franchir. Les journées devaient être interminables. Derrière mes lunettes épaisses, je plissais les yeux pour apercevoir les ballons colorés dessinés sur le mur du préau. La bruine normande me brouillait la vue. Je ne comprenais pas comment Iris pouvait les trouver si beaux. Quand je l
Blog litteraire d'un lézard