Bénédicte range la maison. Elle passe le balai dans les quatre coins du salon afin de retirer les miettes du repas, et à chacun de ses gestes, méthodiquement réalisés, toutes ses pensées volent vers Iris. N’ayant pas répondu à son appel, sa sœur est venue lui rendre visite avec ses filles d’épices et de miel. Bénédicte respire le silence de la maison. Sa maison d’enfance a vieilli et ses convictions profondes aussi. Elle se demande d’ailleurs pourquoi elle continue de l’entretenir. Pourquoi mettre de l’ordre alors que la poussière ne cesse de retomber ? Inéluctablement, le temps passe. Il laisse sa trace. Il creuse la distance. Bénédicte souhaiterait se confier à Iris : les fissures de la maison, son cœur enflé, ses mains veineuses et ses souvenirs qui l’envahissent et la détruisent. Elle ne peut pas : Iris est aérienne. Elle flotte au-dessus des nuages avec sa magnifique chevelure et ses mains d’opaline. Comment oser lui demander de se poser sur une terre en jachère ? Une hi
Blog litteraire d'un lézard